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Un béton de terre

En effet, le béton est né dans le berceau du pisé. C’est en 1817 que le grenoblois Louis Vicat réalisait la synthèse du ciment hydraulique, procédé qui était ensuite breveté en 1824 par l’anglais Joseph Aspdin, briquetier à Leeds, sous l’appellation de « ciment Portland » (du fait de sa couleur grise rappelant la teinte des roches d’une petite île du même nom). Le béton au ciment Portland n’a acquis son « gris » qu’une fois le gravier et le sable lavés, débarrassés de leur argile ocre.
La référence au béton vaut aussi pour l’aspect brut du pisé qui laisse apparaître au décoffrage, les graviers et les cailloux, abondants, mêlés à la partie sableuse et argileuse de la terre. Les premiers bétons étaient comme cela : de la terre graveleuse, stabilisée au ciment, déversée dans des banches à pisé, et compactée à l’état humide. La technique du coulage, à l’état plus plastique puis liquide a ensuite fait évoluer les coffrages et bien sûr les techniques de construction.

Les murs en pisé sont des murs porteurs pouvant supporter plusieurs étages. Leur densité et leur résistance à la compression sont assez proches de celles d’un béton. Comme toute maçonnerie, les murs en pisé doivent constituer un système constructif cohérent qui doit être préservé de l’infiltration de l’eau de pluie et des remontés d’humidité du sol. Ainsi, un grand soin était accordé à la construction des soubassements, généralement en pierre et haut d’environ 1 mètre. Il fallait aussi veiller à entretenir la toiture pour qu’il n’y ait aucune voie d’eau.

Pour consolider la structure des bâtiments en pisé, les angles des murs étaient renforcés par des chaînes d’angles en briques cuites ou plus récemment en béton de chaux ou de ciment et les encadrements des baies, portes et fenêtres, étaient également faits en bois de grosse section.

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