Extrait du rapport intermédiaire- octobre 2014- Spatialiser la transition énergétique. Vers la production d’« écosystèmes énergétiques territoriaux » en milieu rural

Ministère de la Culture et de la communication.
Direction générale des patrimoines.
Bureau de la recherche architecturale, urbaine et paysagère.

Ignis mutat res
Penser l’architecture, la ville et les paysages au prisme de l’énergie.
Programme interdisciplinaire de recherche 3ème session 2013-2015.

ENSAG-Unité de recherche Architecture, environnement et cultures constructives-Labex AE&CC- et Espace rural & projet spatial- ENSASE- Réseau d’enseignement et de recherche

L’architecture vernaculaire reflète les caractères physiques des pays auxquels elles appartiennent. Bien souvent, elle traduit l’adaptation de l’architecture à son environnement et caractérise ainsi les spécificités locales de l’habitat
généralement induites par l’utilisation contrainte des matériaux locaux.

Une richesse de l’architecture vernaculaire en ambertois:Le couderc.
Au moyen-âge, l’implantation des habitations se faisait à partir d’une clairière ou d’une dilatation d’espace vert, nommée « couderc », qui donna ensuite naissance à un hameau. Ces lieux étaient utilisés comme des espaces communs à usage collectif et social, où se développaient les échanges
de marchandises. Bien souvent ces espaces étaient délimités par des murets de pierres, qui caractérisaient l’espace clos. C’est à cette époque que se sont créés les très nombreux hameaux disséminés autour d’Ambert (plusieurs centaines). Des bourgs se sont développés tel Ambert ou Arlanc suite au développement des activités agricoles et d’élevage. Ils constituent des lieux
dynamiques d’échanges commerciaux avec, en outre, la tenue d’un marché hebdomadaire et de foires annuelles. Aux alentours du XIIIe siècle, l’activité artisanale s’est développée autour de la Dore.
Plan de coudercs (www.caue-mp.fr « Les villages & hameaux à coudercs »)

Vers une utilisation des matériaux locaux :
Aujourd’hui, les enjeux environnementaux et les avancées technologiques donnent une autre dimension aux ressources locales. Le bois, la pierre et la terre, utilisés hier par nécessité, sont désormais porteurs d’un habitat éco-responsable inscrit dans une démarche de développement durable et local. Dans cette perspective, il est essentiel de cerner comment ces matériaux sont aujourd’hui valorisés et utilisés dans l’habitat, ainsi que de comprendre la situation actuelle des filières concernées.
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La terre :
Il s’agit d’un matériau qui nécessite de la main-d’oeuvre.
Les constructeurs peuvent se procurer la terre sur place, au moment de la
construction, si la nature et la qualité de sol conviennent. La technique du
pisé a été employée jusqu’au début du siècle dernier en Limagne, dans la forêt de Randanet les lits majeurs de l’Allier et de la Dore, à partir de laquelle le pisé est « remonté » sur les versants des monts du Forez, des bois Noirs et du Livradois. Aujourd’hui encore on retrouve des traces de l’emploi de cette technique dans le fossé d’Ambert. Dans cette région, la terre, historiquement très utilisée, a été oubliée durant une très grande période. Cependant le territoire est riche de réalisations récentes, montrant une volonté d’innovation constructive ou architecturale. Architectes, entrepreneurs et auto-constructeurs réinventent encore aujourd’hui le matériau dans des projets privés ou publics.
Aujourd’hui, la construction en terre n’est pas constituée uniquement de murs porteurs en pisé. Les techniques constructives sont mixées et le pisé est utilisé en association avec des ossatures bois ou des techniques de maçonnerie plus classiques. Au-delà de ses qualités esthétiques, ce sont souvent ses caractéristiques thermiques qui sont recherchées : trumeau porteur en façade sud, mur masse non porteur à l’intérieur de la construction.
Des filières locales en devenir :
Il semblerait que parmi l’ensemble des ressources locales identifiées, la pierre le bois et la terre présentent aujourd’hui une véritable dynamique de développement. Celles-ci demandent dès à présent à être articulées avec les besoins de la construction contemporaine pour répondre à une demande grandissante d’habitat éco-responsable, et pérenniser les filières de productions locales.

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Maison du Parc naturel régional Livradois-Forez – 63880 Saint-Gervais-sous-Meymont – 04 73 95 57 57